L’art subversif pour interpeller sur des questions de société et politiques. C’est ainsi que l’on peut qualifier l’œuvre de l’artiste palestinien Shadi Al Zaqzouq. Les créations de Shadi mettent en avant un questionnement sur l’identité et les libertés individuelles. Il a réalisé de nombreuses expositions individuelles et collectives en France et à l’international. Pendant l’été 2015, il a été invité par l’artiste Banksy à participer à son projet artistique Dismaland en Angleterre. L’artiste revient sur son parcours en partageant un texte rédigé pour L’Eclectique.
“Je suis attiré par l’art depuis mon enfance pendant laquelle j’ai vécu en Libye avec ma famille. Dès l’âge de 7 ans, les gens reconnaissaient ma créativité. Je faisais des collages et je dessinais des images populaires comme Yasser Arafat, Mickey Mouse ou le nom d’Allah en échange de cadeaux. En 1996, de retour à Gaza après les accords d’Oslo, je développe ma créativité artistique et mes techniques sur le toit de la maison familiale. En 2006, je gagne le prix «Jeune Artist Award» de la fondation palestinienne Qattan ; suivi d’une résidence de six mois à la Cité Internationale des Arts de Paris via le Consulat français à Jérusalem. Pendant mon séjour à Paris, j’enrichis ma perception de l’art occidental grâce à des visites quotidiennes et approfondies de musées et de galeries parisiennes. En 2010, je suis diplômé en arts plastiques de l’Université Paris 8.
En 2011, le début du Printemps arabe, et en particulier en Tunisie et en Egypte, m’inspire fortement. Je créé alors Rock Me All Night Long, qui lie la «troisième» Intifada Palestinienne avec le printemps arabe. Je participe ensuite à Art Dubai en 2012 avec trois peintures. L’une d’elles, After Washing, censurée dès l’ouverture fait le tour du monde des médias.
Après les tournants malheureux du Printemps Arabe je me concentre sur ma condition d’immigrant en Europe. Ce vécu me donne une inspiration incontournable sur les crises identitaires et l’islamophobie. Face à une augmentation croissante de l’islamophobie dans le monde occidental, j’explore les liens entre la liberté totale de chaque individu et sa religion. J’ai choisi de dépeindre dans un seul personnage les traits du punk et du musulman pratiquant : deux modes de vie et de pensée à priori antagonistes qui dérangent la société.” –Shadi Alzaqzouq