Ali Berrada est un photographe et poète. L’Eclectique a d’abord été interpellé par sa poésie avant de découvrir ses photos et une facette de son voyage intérieur et spirituel. Son hastag “#Thereisnocoincidences” sur le réseau social Twitter peut interpeler les gens qui ne croient pas au hasard mais plutôt aux “rencontres”. Ali Berrada vit actuellement à Casablanca au Maroc après avoir vécu en France et au Japon. La poésie de l’artiste s’écrit avec cette vision stellaire de la vie mais aussi dans la spiritualité qui émane de sa personnalité et de son art. L’Eclectique vous propose de découvrir son voyage en Islande à travers sa série de photos “Heaven is already on Earth” mais aussi notre rencontre avec un artiste qui invite à la méditation.
Pour commencer, si je vous dis « Wanderlust », ça provoque quoi chez vous ?
Un sentiment de liberté et de recherche perpétuelle. Ce n’est pas seulement cette envie de prendre son sac et de partir en vadrouille, le voyage commence par le cœur et l’esprit et se termine selon la vision de chacun.
La vie est-ce pour vous une alternance d’ombre et de lumière ?
Je n’ai pas le sentiment d’avoir rencontrer la moindre ombre quelque part, la vie est plutôt une succession de lumière sur lumière, l’ombre ne serait alors qu’une mauvaise perception d’une certaine lumière.
Qu’est-ce que ce voyage en Islande vous a apporté ou changé en vous ?
Tout ceux qui ont visité ce pays diront que les paysages sont incroyablement beaux, les islandais ont d’ailleurs l’expression suivante: “How much do you love Iceland?” ( A quel point aimez-vous l’Islande ?”) En revanche on ne dit pas c’est que c’est plutôt dangereux, j’ai vu des voitures renversées sur la route, je suis moi même resté coincé à cause d’une tempête de sable. On se sent tout petit dans ce pays, tout la force de la nature est omniprésente, il y a des volcans actifs, des icebergs, des tempêtes mais c’est ce qui fait finalement tout le charme. Le fait qu’on ne contrôle rien du tout est un sentiment qui m’a personnellement beaucoup plu. Ça change des vacances sur une plage à sable blanc où le seul bémol peut être un moustique.
Votre poésie s’annonce avec le hastag « #Thereisnocoincidence », dites-nous en plus à ce sujet.
#Therearenocoïncidences est né d’une envie d’avoir plus d’interactions avec les gens, le projet avait pour but de déposer et cacher sur des bancs, dans des parcs, dans le métro, etc…des photos (une centaine) prises lors de différents voyages avec une phrase au verso et mes coordonnées afin de voir si l’ensemble était effectivement destiné à la bonne personne et au bon moment. Je voulais essayer de partager un moment qui allait peut être devenir magique, intimiste, voir même drôle, mais c’était avant tout une expérimentation sans attentes, d’ailleurs je ne pensais vraiment pas à avoir tant de réponses, et le résultat ne cesse de m’étonner. J’ai commencé à Londres et j’espère continuer lors de mes prochains voyages, toujours dans la même optique, voir à quel point nous sommes tous connectés malgré les frontières et les différences.
Votre meilleur décollage ?
Le mot take-off me rappelle le surf plus que le décollage en avion qui est un moment que je n’apprécie pas particulièrement. Si je devais en retenir un et je parle de vagues et non d’avions, ça serait certainement le spot rocky point à Hawaï.
Juste votre mot de la fin ?
« There is no place where you haven’t been yet, unless you didn’t meditate sufficiently. » (Il n’y a aucun endroit où vous n’avez pas été, à moins que vous n’ayez pas médité suffisamment)