L’Eclectique a découvert le jeune photographe Anas Kaaouachi lors du vernissage de l’exposition collective “Maroc en Images” à l’institut Cervantès de Tanger au Maroc qui se tient jusqu’au 30 mars 2016. Cette exposition présente de très belles photos prises au Maroc par le photographe espagnol Joaquín Mayordomo et par les photographes marocains Anas Kaaouachi et Ayu El Badri. En revanche, les clichés d’Anas Kaaouachi font la différence. Ses portraits en noir et blanc et ses photos allégoriques de la nature interpellent par leur profondeur et leur rendu organique. Pour L’Eclectique, l’artiste-photographe se présente avec le texte suivant.
“Je suis né à Casablanca en 1994 et je suis originaire d’Oujda. Dès mon plus jeune âge mes parents ont repéré ma passion et mon don pour le dessin. Ils m’ont donc orienté vers un cursus d’arts appliqués. J’ai eu mon baccalauréat en 2012 et j’ai ensuite intégré l’institut national des beaux-arts de Tétouan en étant persuadé d’être sur la bonne voie pour la réalisation de mes objectifs.Je suis actuellement étudiant chercheur en quatrième année dans le département art. La photographie m’aide dans mon travail artistique. Plus tard j’aimerais aussi utiliser la photographie dans mes œuvres.
Ma série de photos, actuellement présentée à l’institut Cervantès de Tanger dans cadre de l’exposition collective “Maroc en images”, s’appelle Le portrait de la nature
La culture est comme notre épiderme. Elle est la face que nous présentons à l’autre et par laquelle nous percevons le visage de l’autre. Être cultivé, c’est avoir une puissance de perception. Le visage, les sens, les gens et le corps contribuent à l’accueil de l’autre en toute générosité.
Je n’oublie jamais un visage. Les portraits que je réalise sont liées au temps, à la culture, la tradition , la religion, à mon attachement à la nature ou la réalité sociale d’une région dont nous avons pas l’habitude de parler. Je prends aussi des portraits de femmes mais pour cette série de photos j’ai préféré les photos des plantes; autrement dit la nature. J’ai tout d’abord fait ce choix par amour et par admiration mais aussi par respect des traditions. Quand j’ai réalisé cette série de portraits à Tidzi tout près d’Essaouira., je voulais représenter la femme à travers les photos de la nature et non par son physique. C’est comme une sorte de langage muet à mon sens. Je voulais plus partager des émotions que des photos qui reflètent le physique de la femme. Les regards de ces hommes sur ces portraits révèlent une fragilité humaine et l’espoir d’un lendemain meilleur.