najen nature, mode bio & intemporelle

Nadia Jendoubi est fondatrice et styliste de la marque najen nature. Née à Tunis d’un père tunisien et d’une mère belge, elle grandit et fait tout sa scolarité en Belgique. Pendant son enfance sa sensibilité artistique se développe à travers la danse, la musique et le théâtre. Pendant son parcours diversifié, elle passe aussi par Bucharest, Rome, et Monaco pour acquérir de l’expérience en tant que modiste, dans la scénographie, la création de chapeaux avec Elvis Pompilio à Bruxelles et dans la vente. L’Eclectique vous propose de découvrir son style naturel.

  • Pouvez-vous nous présenter la marque najen nature et ses sources d’inspirations ?

najennajen nature est le nom d’un concept de vie né il y a 4 ans et qui prône le retour à l’authenticité. Vivre de manière écolo, s’alimenter bio, et se passionner pour le style de vie d’antan. Sous ce concept, est née une marque de mode appelée « najen » et une ligne culinaire appelée « najen si cooking ». Le nom najen vient de « NAdia JENdoubi », tout simplement mes prénom et nom.

La marque de mode najen propose une ligne d’accessoires toute l’année (chapeaux, ceintures, sacs, headbands, bibis) plus une ligne de robes uniquement en été. Dans ces gammes, aucun produit synthétique n’est utilisé. Les collections sont fabriquées uniquement en lin, laine, soie, coton, cachemire, etc… De plus, les matières premières nécessaires à l’élaboration des produits najen sont fabriquées par des artisans rigoureusement choisis, et ce dans une démarche de commerce équitable.

Cette robe a été réalisée en tricotant 23 sacs poubelles noirs. Elle a été vendue à New York, aux enchères, lors de la soirée de cocktail "Energy vision leadership awards" à West village. Les bénéfices de cette vente ont été entièrement reversés à Tunisie recyclage, association tunisienne militant en faveur de l'écologie.

Robe réalisée en tricotant 23 sacs poubelles noirs. Elle a été vendue à New York, aux enchères, lors de la soirée de cocktail “Energy vision leadership awards” à West village. Les bénéfices de cette vente ont été entièrement reversés à Tunisie recyclage, association tunisienne militant en faveur de l’écologie.

Depuis ses débuts, l’esprit de najen est la solidarité et mode écologique afin de créer une marque de mode durable.D’ailleurs, najen reverse parfois un pourcentage de ses bénéfices à des œuvres caritatives.

A côté de ces collections, najen a aussi lancé la ligne « karouzel », contenant uniquement des accessoires cheveux en paillettes. Les paillettes ne soient pas écolos mais elles constituent toutefois la petite touche « fun et glam’ » d’une fille écolo, et comme cette ligne ne concerne que des articles de tête, il n’y a pas de risque d’allergies ou d’irritation sur la peau. Karouzel s’inspire d’un monde que j’adore : celui des saltimbanques, de foire…mais quand je parle de cirque je fais référence aux cirques sans animaux car la marque est contre l’exploitation des animaux. On peut y retrouver l’esprit rétro des costumes paillettes des trapézistes, ou encore la Gelsomina de Fellini, ou le clown de Chaplin.

Il y aussi la ligne « origin’s », dont chaque pièce est fabriquée à base de matériaux récupérés. C’est une ligne assez excitante puisque je vais fouiller les brocantes, les fripes, les fonds de théâtre, pour dénicher des étoffes et matériaux parfois très usés, qui trouverons une seconde vie en étant coupés, et complètement transformés, parfois reteints, rebrodés, etc…

Et comme najen est aussi un art de vivre, sa ligne culinaire propose des gelées et marmelades à l’ancienne ainsi que de la biscuiterie. Nous ne la vendons qu’à de rares occasions. Elle ne constitue pour nous qu’une manière ludique d’inviter les clients dans l’univers najen sans volonté de l’industrialiser

Nadia Jendoubi, fondatrice de najen nature

Nadia Jendoubi, fondatrice de najen nature

  • Comment est-ce que la Tunisie & la Belgique influencent le style najen ?

En Belgique, j’ai appris depuis de nombreuses années à vivre de manière 100% écologique, à m’alimenter avec des produits bio, à me déplacer à vélo, à trier mes déchets, et à participer à des évènements altermondialistes. Aussi, je suis liégeoise, et dans la cité ardente, on aime l’alternatif ! Je pense que cet univers qui a influencé la création de la marque najen.

A son lancement, j’étais déjà styliste depuis quelques années, mais je voulais créer une marque qui a du sens, dans laquelle les femmes trouvent une vraie philosophie de vie. Qu’elles puissent achèter et porter un produit naturel fabriqué dans l’amour et le respect.

Je suis très inspirée par ce qu’on appelle dans la mode « le style belge » : les coupes épurées, et le côté décalé donnant un look unique et reconnaissable, comme celui d’Ann Demeulemeester, de Walter Van Beirendonck, de Dries Van Noten, ou encore d’autres belges qui ont réussi à exporter ce style bien distinct.

Pour ce qui est de la Tunisie au final m’inspire au niveau de sa campagne, sa verdure du nord, mais aussi le travail raffiné et soigné des artisans. Il est vrai que l’on ne retrouve pas de style oriental ou tunisien dans mes collections. Je n’aime pas les clichés. Mettre une khomsa (main de Fatma) sur un sac juste pour faire « tradition revisitée » est à mon sens, facile et de mauvais goût. Il y a moyen d’exprimer la tradition de manière plus subtile comme par exemple, certaines trousses najen fabriquées à partir de vieux safsaris (voile traditionnel tunisien porté par les Tunisiennes). Ça ne se voit pas à l’œil nu mais à y regarder de plus près on peut découvrir la subtilité de la matière. Je n’aime pas les choses évidentes, pour moi chaque pièce est unique et doit être le résultat d’une recherche élaborée. najen étant vendue à l’étranger, cette discrétion de la tradition tunisienne sur les créations permet aussi de montrer une autre facette du savoir-faire tunisien.

  •  Qu’est-ce que la mode représente pour vous ? Est-elle aussi la rencontre de différentes créations artistiques sous toutes ses formes d’expression ?

Le vêtement est comme un costume dans lequel nous nous cachons pour jouer notre rôle au sein du théâtre de la vie. C’est sans doute aussi pour cela que je ne m’intéresse qu’aux matières naturelles, elles respectent le corps et ses mouvements.

Beaucoup de créateurs dessinent tête baissée, en attendant que la cliente rentre dans leur monde. Je préfère aller la chercher et l’inviter à entrer dans le mien à travers une idée de douce nostalgie, comme si un tel ou tel article lui rappelait son enfance ou une partie de sa vie.

C’est pourquoi je ne regarde jamais ce que les autres créateurs font. Je préfère rester en marge. Ce n’est pas parce qu’une telle tendance est à la mode que je vais la suivre. Je crée selon mon inspiration. Et cette inspiration, je la puise au musée, dans un livre, au théâtre… Je crée selon un instant, un visage, une émotion. Une statue ou une peinture. Une jolie fille dans le train, son regard, et je me mets à dessiner la robe que je l’imagine porter. Certaines fleurs aussi. Et beaucoup de poèmes et de chansons. Par exemple, la collection Été 2015 qui arrive a été entièrement dessinée en écoutant le chant de Himzo Polovina.

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